juste dédommagement de sa peine et du sacrifice accepté de sa jeunesse radieuse.
Je ne connaissais pas ce chef-d’œuvre de Bazzi ; il a fallu que sa lointaine ressemblance avec le panneau du Louvre, que je connais très bien, me frappât et me fît arrêter devant lui. Sur le cadre, j’ai bien lu ce nom : le Sodoma… Au surplus, il est plein de gloire, et j’allais m’étonner de son infamie. Il est plein de la gloire que nous saluons tous quand nous passons émerveillés par ces toiles où l’élégant conteur de la dévotion frivole et des raffinements mondains a laissé le meilleur de lui-même. La légende a menti sans doute en ajoutant à ce nom de Bazzi ce qu’elle crut être une flétrissure. Et l’eût-il méritée, elle n’enlèverait pas un fil de lumière à l’immarcescible pureté de son nom et de son œuvre. Il ne la mérita pas. Il faut laisser aux imbéciles le soin de défigurer des pensées ou des préférences que leur pauvre cerveau, incapable de les apprécier, ramène toujours à la vulgarité pitoyable de leurs sens, quand les sens — avec tout ce que le mot renferme de basse matérialité — ne sont pour rien souvent dans l’impression subie devant la Beauté, d’où qu’elle émane. Ce modèle d’ineffable splendeur dont s’est inspiré le Sodoma, je l’aime, parce que mon âme s’émeut au spectacle enchanteur d’une chose ou d’un être parfaits, quand même cet être parfait devrait se présenter à mes yeux sous les traits, sous les lignes impeccables d’un corps dont ma guenille n’a que faire, mais que mon âme réclame éperdument et que mes yeux contemplent dans l’en-