Page:Achim von Arnim - Contes bizarres, Lévy frères, 1856.djvu/202

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seul polit comme une épée le métal vierge du monde sublunaire ; on entendait le bruit cadencé des rames, là où aux eaux basses les poissons osaient à peine nager.

« Mais le plus beau coup d’œil était sur l’autre rive. Pendant qu’elle se félicitait d’avoir laissé à son peuple des matériaux tout préparés pour bâtir un palais superbe, elle vit briller sur l’autre bord, aux reflets du soleil couchant, des châteaux et des églises d’un travail merveilleux ; étonnée, elle s’approcha du fleuve pour regarder sur la rive opposée et s’assurer si elle n’avait pas été le jouet d’une illusion.

« À ce moment elle tomba dans le fleuve et disparut.

« Un pieux témoin de sa mort a essayé de rendre dans ce tableau la béatitude qui illumina ses derniers moments. »



FIN D’ISABELLE D’ÉGYPTE