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HUMOUR ET HUMORISTES

se transmettent comme un précieux héritage. Et rien ne serait plus ironique et plus délicieux que de nous entendre, avec nos petites mines de poupée, et nos petits mouvements de pantins.

— Oui, murmura M. Franc-Nohain, j’y ai souvent songé…

Et il ajouta faiblement : « Vive la France ! »

La marionnette trépigna :

« Oui, oui… Vive la France… tu avais bien commencé avec cette railleuse épopée que jouèrent d’éphémères Pantins, hélas ! Il fallait continuer ; mais tu n’as pas voulu, tu es revenu à tes poèmes amorphes, paresseux, paresseux. »

M. Franc-Nohain rougit et s’irrita :

« Mais tu m’ennuies, s’écria— t-il. Il me plaît encore de me livrer à ce jeu, il m’amuse, il me divertit et je l’aime : j’y trouve des joies si douces, si discrètes et si secrètes aussi. »

Elle ne l’écoutait point. Les deux bras vers le ciel, elle jabotait toujours :

« Oh ! ce serait si gentil ! Une petite salle, claire, ronde, coquette et tiède, toute parfumée