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L’HUMOUR

— Vous ne savez donc pas le nombre infini des humoristes et qu’ils n’ont entre eux, à première vue, aucun point commun ? Vous citerai-je les plus connus : Aristophane chez les anciens ; Rabelais au seizième siècle ; Cervantes chez les Espagnols ; Sterne, Swift, Carlyle, Dickens, Thackeray chez les Anglais ; Jean-Paul, Heine chez les Allemands ; Twain, Bret Harte chez les Américains ; et chez nous, aujourd’hui, T. Bernard, P. Veber, J. Renard, A. Allais ?

— Arrêtez, arrêtez.

— Vous citerai-je, parmi les moins célèbres, Lamb, Goldsmith, Chaucer, Artemus Ward ?

— Assez, assez, vous m’écrasez… Quelle science et quel fatras !

— Et de tous ceux-là, pas un qui ressemble à l’autre. Qui peut différer plus d’Addison que Swift ? et tous deux pourtant sont des humoristes.

Pauvre ecclésiastique, dévoré de désirs, d’ambitions, Swift voit ses espérances s’écrouler une à une, ses rêves s’évanouir, ses projets échouer, il vit dans une humiliation de chaque