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CES DAMES AUX CHAPEAUX VERTS

Derrière Jeanne, sortent Marie, Arlette, Mme Barthier-Wisques et Jessy.

La porte ouverte, Arlette fait les présentations. Telcide, qui connaît, de réputation, Mme Barthier-Wiques, et de nom, le château de la Croix-Mauve, est flattée de voir chez elle une aussi grande dame. Elle daigne être aimable.

— Ma chère demoiselle, lui dit Mme Barthier-Wisques, Jessy est si heureuse de retrouver son amie Arlette, que je vous demande de bien vouloir permettre à votre pupille de passer quelques jours chez nous. Nous enverrons l’auto la chercher. J’espère d’ailleurs que vous me ferez le plaisir de l’amener vous-même… Je serai très flattée de vous recevoir au château…

Au château ! il n’en faut pas plus pour séduire Telcide… Oui, mais il y a la question de l’automobile. Très franchement elle avoue sa méfiance :

— N’ayez aucune crainte, mon chauffeur est très prudent…

— Oui, oui… il n’y a pas de danger… En même temps, Jeanne et Marie gloussent leur appréciation. De ne plus être tout à fait des débutantes, elles regardent Telcide avec un air supérieur. Mais celle-ci entend ne pas leur laisser cet avantage. Mme Barthier-Wisques lui dit :

— Alors, c’est entendu… Demain !… à deux heures !… l’auto sera là…

Elle répond :

— C’est entendu !…

Très satisfaites les unes des autres, ces dames se quittent. Arlette et Jessy s’embrassent.

Pourtant Telcide n’est pas tranquille. Elle interroge Jeanne et Marie. Pour elles, les automobiles ont toujours été des inventions du diable…

— Certes, j’ai été saisie, lui confie Jeanne, mais il me semble que je remonterai sans frayeur dans cette machine. Nous avons pourtant marché à une vitesse folle !

— Quant à moi, ajoute Marie, j’ai fermé les yeux tout le temps. Je crois que c’est le meilleur moyen… Mais Rosalie n’est pas convaincue. Elle déclare que cette expédition se fera sans elle.