Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/27

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la préoccupation unique, longtemps inconsciente, a été de se garer des sentiments ayant cours, des idées toutes faites, des opinions classées par catégories, des jugements dont il faut épuiser la série logique, dès qu’on en accepte un seul.

Vous connaissez mon père. Il a été le compagnon de plaisir du vôtre. Jusqu’à mon mariage, à seize ans, j’ai vécu seule à Saint-Estève, avec ma gouvernante grecque, recevant les visites de mon père, du vôtre, d’une douzaine de leurs amis communs venant tour à tour pêcher ou chasser, s’amuser, selon leur expression marseillaise, et que je ne voyais guère, tenant, disaient-ils, à ne se point gêner pour une fillette.

Les paradoxes de mon père, sa violence contre toute idée religieuse, son athéisme agressif m’avaient, dès l’enfance, révoltée