Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

menade d’hier, puisque vous désirez l’avoir faite avec moi :

« Au milieu de la plaine, sur le grand fleuve qui roule ses eaux lourdes, est suspendu le pont de Cavaillon. Il ressemble, avec ses cordages, au pont d’un immense navire à voiles.

« Les flancs ravagés du Luberon étalent des entrailles d’or. Les hauteurs de ses collines prennent les aspects rugueux de la peau des mastodontes. L’un des sommets a la forme d’un monstre. Il semble nager sur les vagues de la terre, s’abaisser pour se relever dans le roulis des mouvements du globe, tandis que les nuages floconneux, posés sur le monstre, l’entourent d’écume soulevée.

« Plus près, la colline de Saint-Jacques, toute nue, s’enveloppe amoureusement de ciel d’un bleu pâle.