Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/46

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mon père n’ait point songé à me faire enlever, n’imaginant pas que je pusse un jour y lire, c’est l’Iliade et l’Odyssée. Mon premier culte avait été le Soleil. Je découvris Phébus parmi les dieux homériques, et il m’initia au culte des autres dieux. Toute forme définie du divin devait me trouver prête à l’adorer, mais surtout celle vers qui mon être, développé en pleine nature, s’élançait plus librement.

J’invoque les dieux païens sans exaltation, je les adore sans sacrifier en moi ce que je crois avoir reçu d’eux. Ils m’assistent et m’apparaissent sans miracle. Plus je les conçois parfaits, plus ils se font parfaits pour moi.

Le divin, qui crée l’infini des formes, peut s’incarner à son gré dans la forme que les hommes lui prêtent. Toute religion est agréable aux dieux.