Page:Adam - Contre l'aigle, 1910.djvu/21

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mineurs annoncèrent leur grève si le système électoral prussien n'était pas changé. Ailleurs, les forces du prolétariat se mobilisèrent. Admirons combien, ici, fut timide la protestation des socialistes français. Ceux-là mêmes qui, après l'abominable exécution de Ferrer surent lancer deux cent mille parisiens contre l'ambassade espagnole, ceux-là se gardèrent bien de manifester contre la tyrannie des impérialistes prussiens. Qu'il fasse assassiner nos travailleurs au Maroc ou qu'il massacre le prolétariat internationaliste dans les rues de ses villes, le gouvernement des hobereaux pangermanistes est assuré d'une indulgence relative auprès de tous les Jaurès.

Aux hervéistes qui proclament leur parfaite indifférence devant le problème de se réveiller Français ou Allemands, il doit être pénible d'entrevoir comment les traitera le vainqueur d'outre-Rhin le jour où la sottise aura trahi les destins de la nation libératrice. Les discours du Chancelier Bethmann-Hollwegg et les sabres des policiers berlinois répondent à l'ignorance historique de pions inconscients. Au lendemain d'un autre Sedan, ce serait la Prusse de Bismarck et non l'Allemagne de bebel qui rétablirait l'ordre parmi les fameux « Pioupious de l'Yonne ». D'autres ulhans fouleraient aux pieds de leurs chevaux les enfants des