Page:Adam - Du cardinal de Richelieu au maréchal de Mac-Mahon, paru dans Le Temps, 17 avril 1905.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« J’ai la tête pleine des plus beaux projets de travaux, écrivait Pasteur en 1871. La guerre a mis mon cerveau en jachère. Je suis prêt pour de nouvelles productions. Dans tous les cas, j’essayerai… Venez, nous allons transformer le monde par nos découvertes ! Que vous êtes heureux d’être jeune et bien portant ! Oh ! que n’ai-je à recommencer une nouvelle vie d’étude et de travail !… Pauvre France, chère patrie, que ne puis-je contribuer à te relever de tes désastres ! » L’heure présente sait comme il y contribua. Par ses recherches sur les cristaux, sur la dissymétrie et sur les phénomènes de polarisation, il achevait l’instauration de la chimie mécanique. En même temps Berthelot parfaisait la thermo-chimie, après avoir résolu, dès 1862, la synthèse fondamentale de l’acétylène, l’union directe du carbone et de l’hydrogène sous l’influence de l’arc voltaïque. Claude Bernard compose vers la même époque, son ouvrage sur les phénomènes de la vie commune aux animaux et aux végétaux. Broca développe merveilleusement l’anthropologie. De l’harmonie de ces énormes labeurs une nouvelle vérité se dégage : la pénétration mutuelle des sciences, la jonction de la mécanique et de la chimie, l’unification des forces transformatrices. « L’accident cesse de voiler le permanent. » Et les philosophes confirment la logique du monisme