Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/320

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Un homme pioche la terre et creuse une tombe, tandis qu’un cortège funèbre défile lamentablement, psalmodie l’office des morts et promène une bière recouverte d’un drap sanglant, ce qui est, à mon avis, relatif comme deuil, mais, j’en conviens, emblématique comme crime.

« Voici le roi, amant de la mère de Don Yorge. Il va bien, le roi ! Déjà père de sept bâtards, il continue à convoler en injustes noces pour en avoir d’autres !

« Don Yorge découvre la bière. Elle est vide !

« — Où est le cadavre ? demande naturellement le roi.

« — Je vais vous le dire, répond Don Yorge. Vous m’avez fait grâce, je suis désarmé devant vous, mais l’affront est ineffaçable. Mon honneur est mort, et les morts, on les enterre ! »

« Ah, ma chère amie, il paraît qu’à la « tombée » du Tannhauser, les caraïbes empoignés par la Marche, ont applaudi malgré eux ; nous, républicains, venus pour applaudir en Vacquerie le grand exilé, l’homme légendaire, nous avons tous été pris d’un fou rire à l’enterrement de l’honneur de Gorge, non, Yorge. »

Appelée par M. Grévy, je passe quelques jours à Paris, dans un hôtel, près de ma cousine Vilbort.

Les deux grands événements, dont on ne cesse de parler, sont d’abord les premiers numéros du Temps, de notre ami Nefftzer. Depuis qu’il a quitté, puis repris, puis quitté à