Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/326

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Mais une symphonie de lui, acceptée au Conservatoire, souleva les protestations violentes de tous les critiques musicaux. Lacombe était, lui aussi, un précurseur. Les hardiesses, dans la partie instrumentale de sa symphonie, fuient jugées révolutionnaires et inacceptables. En revanche, une autre de ses grandes symphonies, Sapho, n’eut que des admirateurs.

Lacombe a écrit sur la musique des pages admirables. Il en parlait de façon captivante, et, pour ceux qui l’ont entendu, inoubliable. Selon lui, la mélodie se confond avec l’harmonie, de telle sorte que, pénétrées l’une par l’autre, elles forment corps, et que la mélodie résultant d’un ensemble harmonieux peut être comparée à cette senteur délicieuse des bois au printemps, quand la brise vous apporte, mêlés, d’innombrables parfums.

La musique était pour Louis Lacombe la voix qui exprime les idées et les sentiments de l’homme dans une langue universelle. Il ne la considérait pas comme un jeu de sons combinés avec art ; il cherchait à préciser la pensée philosophique, le sentiment dramatique.

Son épopée lyrique sur les progrès de l’esprit humain ressemble, dans un autre art, à ce que Chenavard a voulu faire exprimer par la peinture : la mondialité, l’universalité. Les idées d’Auguste Comte, celles de Littré, influençaient l’art de façon curieuse. On ne rêvait que grou-