Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/375

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abandonnait, par lassitude d’expériences nombreuses, sa turlutaine d’amour passionnel, curieuse d’un amour sans amour.

« Lui, Mérimée, dompterait Lélia une heure, un jour, laisserait dans sa vie une trace ineffaçable qui ne serait jamais mêlée à d’autres souvenirs, une éternelle interrogation. Surtout, qu’elle se cabre, qu’elle résiste au mâle intellectuel, pour que sa victoire soit plus fière.

« Je vous citerai là encore les paroles de Mérimée :

« Elle n’avait rien, mais rien de ce que je croyais trouver en elle. Sensible, soumise, elle s’offrit à l’esclavage. Elle croula de toute la hauteur de Lélia dans mon imagination. Outrageusement trompé, attardé dans ma vie curieuse d’exception, je lui jetai, en la cinglant, mon indifférence à la face. Mais là encore, au lieu de la malédiction, de la haine, je n’eus en face de moi qu’une femme désabusée une fois de plus et pleurant son rêve. »

« Si M me Sand s’était montrée romanesque, Mérimée, avouez-le, fut bien curieusement romantique, » ajouta le docteur Maure, avec sa moue.

Jean Reynaud, Mme  Jean Reynaud et moi , nous allons à Vallauris, et là nous sommes frappés du goût de l’un des jeunes Massier, presque un enfant, qui tourne avec la jolie terre d’un blanc rosé, dont on fait de vulgaires pot-au-feu presque noirs, de charmants vases d’une forme classique