Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/376

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qu’il sèche au soleil, afin de leur conserver leur couleur, et qu’il vend aux étrangers.

Nous nous intéressons à cet enfant, vrai potier, ayant l’amour de son art et rêvant des vernis, des cuissons, nous priant de l’aider, de persuader à son père qu’il gagnera plus d’argent avec de jolis vases qu’avec « ses toupins et ses pignattes », pots et casseroles de terre. Jean Reynaud fait ce qu’il demande, lui envoie des albums, et moi, quand je deviens « Vallaurienne », je me passionne pour cet art que je vois s’essayer, se développer peu à peu, arriver à la perfection des formes, à des créations nouvelles, à retrouver les reflets perdus des potiers de Grenade, à créer la poterie de Vallauris, que d’autres enrichiront à leur tour de leurs découvertes.

Le petit potier dont je parle était Clément Massier.

Jean Reynaud et Mme Jean Reynaud quittent Cannes. Avant leur départ, ils me font louer, près de leur villa, une minuscule maisonnette, au milieu des orangers. C’est là que je viendrai, l’automne prochain, avec ma fille. Mme Jean Reynaud me donne une petite Brigasque, Angélique, qui chaque printemps retourne à la Briga, au pied du col de Tende, et revient à la mauvaise saison. C’est elle qui me servira à mon retour dans le Midi.

Je reviens à mon tour lorsque le docteur Maure me le permet. Mon père, Edmond Adam