Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/394

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Lhuys proteste, dit-on, avec énergie, contre la situation fausse qui lui est faite, et trouve à son tour, comme M. Fould, que le « bric-à-brac » de M. Persigny est encombrant.

Je passe quelques semaines d’octobre à Paris, car ma fille me tourmente pour aller de bonne heure au pays de l’oiseau bleu et des oranges.

Un article de Proudhon sur Garibaldi, qui, me dit Edmond Adam, a frappé beaucoup M. Thiers et qui vient d’être publié par l’Office de publicité de Bruxelles, prédit que l’unité italienne réalisée serait un danger pour l’Europe, car elle entraînerait d’autres unités, plus dangereuses encore.

Mme Fauvety me parle des débuts d’une jeune femme, Sarah Bernhardt, qu’elle a vue, il y a deux mois, dans Iphigénie en Aulide, qui, dit-elle, remplacera un jour Rachel, et la fera oublier. Ma pauvre amie, hélas ! garde sa rancune.

Nous allons toutes deux à la troisième représentation des Ganaches, qui a eu une mauvaise presse. Nous ne trouvons pas cette pièce si anti-démocratique qu’on le dit, et Marcel Cavalier, en somme, a le plus beau rôle. Nos amis reprochent à Sardou d’avoir peint des ganaches de tous les partis et pas une ganache napoléonienne ; mais est-ce que la censure l’aurait laissée passer ? À mon avis, la ganache jacobine est la moins malmenée.