Page:Adam - Souvenirs d’un musicien.djvu/236

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prochent de lui. L’un d’eux lui adresse la parole.

— Monsieur, suivez-nous à l’instant.

— Pardon, Monsieur, je ne puis pas. Je suis nécessaire ici, quand la cérémonie sera terminée, je suis tout à votre service ; et il se remet à chanter de plus belle.

— Monsieur, il faut nous suivre à l’instant ! je vous le répète, mais tâchons d’éviter le bruit et de ne pas faire de scandale, venez à la sacristie, toute résistance serait inutile ; ne nous contraignez pas à employer la force.

— Puisque je ne puis pas faire autrement, je vous suivrai, mais je vous prie de faire attention que c’est vous qui me forcez à quitter mon poste, je vous suis.

La sacristie est pleine de soldats, notre jeune homme se voit en entrant placé entre deux fusiliers qui ne lui laissent pas faire un geste.

— Ah çà ! m’expliquera-t-on ce que cela veut dire ? s’écrie-t-il.

— Contentez-vous de répondre à Monsieur, lui dit-on, en lui montrant une homme revêtu d’une écharpe blanche, placé près d’une table à laquelle est assis un autre individu muni de tout ce qu’il faut pour écrire. L’interrogatoire commence :

— Vous avez des armes sur vous ?

— Des armes ! non, j’ai une épée, voilà tout.

— Mettez qu’il avoue être armé.

— Pourquoi avez-vous caché si soigneusement cette épée sous votre soutane ?

— Parce que l’usage n’est pas de la porter par-dessus.

— Monsieur, pas de plaisanteries, songez qu’une