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Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/116

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NOTRE-DAME DES MERS MORTES

sein des accords. Les baisers eux-mêmes, oh oui, les baisers !

On sortait maintenant, la messe était terminée. Jacques s’effaça pour éviter la foule. Il alla se placer en face du porche, contre le mur d’une petite maison fermée sous le toit de laquelle il y avait des nids d’oiseaux. Il voyait l’intérieur de l’église tout à fait sombre, illuminé de lueurs grésillantes avec des étoffes somptueuses et des fumées. On sortait. À mesure qu’ils arrivaient à la lumière, à la lumière crue du jour, les fidèles, vieux ou jeunes, femmes avec toujours les cheveux en lourdes grappes et le svelte fichu noir, enfants bruns de pêcheurs, pieds nus, le cou bien détaché par l’échancrure de leur veste flottante, les fidèles, vieux ou jeunes, clignaient des yeux, éblouis. Les grands-pères essuyaient leurs lunettes, d’autres prisaient un bon coup, par habitude, les petits se mettaient à courir comme après l’école. Et se mêlant à la cohue, à cette cohue