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LE BAISER

ensemble au Paradis. Nos joies étaient les mêmes, nos ailes étaient pareilles. Voici que vous marchiez au détour du sentier, des fleurs en votre robe, les mains cueillant du soleil. Oh, cette mélodie sur l’orgue, nous l’avons chantée. Je la reconnais elle aussi, continuez-là, continuez-là encore, moi je vous parle à voix basse… on parle ainsi pour les aveux, pour les prières ; oh, vous ignorez mon bonheur ; vos regards sont morts, moi j’ai la lumière. Toute la lumière est en vous !

Maintenant, pour la suprême fois, le silence. Dans les longs calices, dans les roseaux de cristal et de bronze, l’enchantement s’était tu. Jacques en gardait un souvenir infini. La main de la jeune fille avait glissé, et il la tenait comme un bouquet de lys, assez près pour en sentir la douceur, assez loin pour qu’elle ne soit pas effrayée par sa caresse. Le prêtre, à son tour parlait. Sa voix parvenait confusément, évoquant la misère du pécheur, la rédemption de Dieu. Sa