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NOTRE-DAME DES MERS MORTES

cinthes. Et le Roi en pèlerinage marcha suivi de tout son peuple, d’un peuple en lamentations, jusqu’à ce qu’il trouve du soleil. Il arriva ainsi ainsi en face de Venise. Là il fit mettre le cercueil de cristal sur une barque, sur une de ces longues barques où d’ordinaire, les paysans chargent leurs fleurs et leurs fruits. Il y fit mettre le cercueil, orné aux quatre angles de lys, de sveltes lys en vermeil… Et restant sur le rivage, avec l’espoir d’un miracle, il laissa la barque flotter à la dérive, comme une épave. Le soleil brillait et jetait d’étranges lueurs sur les perles, sur la morte. De la côte, les prières montaient en murmures, en ardents murmures, confusément. Mais la princesse ne se réveillait pas malgré le grand soleil. Soudain un vent de tempête se mit à souffler de terre, entraînant le cercueil… La princesse était si légère, que barque et cercueil, perles et cristal, tout disparut en un mirage. Et le Roi, fou de douleur se jeta sur son épée…