Aller au contenu

Page:Adelsward-Fersen - Notre-Dame des mers mortes (Venise).djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ses sinuosités métalliques perçant le brouillard. Des cloches tintèrent. Jacques, douloureusement, se souvint de Venise, de là-bas, où, par les aurores enflammées, la musique du bronze se mariait à la musique des vagues, les cloches et les vagues, les églises et la lagune, pour un alleluia unique, digne de la cathédrale merveilleuse, de Notre-Dame des Mers mortes. Le soleil montait de l’horizon et piqua sur la ville deux ou trois flèches de lumière. Un murmure, le murmure du réveil arrivait jusqu’à l’endroit où Jacques accoudé rêvait. Des coqs à nouveau chantèrent. Une voiture de foin passa, suivant la route que Liéven avait prise pour monter. Tout d’un coup, la brume s’écarta, laissant apercevoir la ville, la place des Seigneurs, le palais Pitti, le Baptistère, l’ancien avec ses portes merveilleuses, le nouveau où le Pensieroso semble en face de l’éternité. Une seule nuée d’argent subsistait sur l’Arno. Et Florence avait l’air transformée, plus jeune, toute