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XXXVII

l’heure de mabrouka


Mabrouka était couchée sur son lit, vêtue d’une chemise rose. Cheik-el-Zaki se disposait à la quitter. Arrivé à la porte, il tourna sa face ravagée vers la vieille épouse qui le reconduisait d’un regard langoureux, et il dit doucement :

— Au revoir, ma colombe… au revoir…

À ce moment, des clameurs montèrent de la cour. Il revint sur ses pas, ouvrît la fenêtre et reçut au visage une bouffée d’air humide.

— C’est Khalil qui se dispute avec un passant, murmura-t-il… Et s’écartant brusquement : Oh ! Oh ! quel insolent !

Il ne put poursuivre ; l’indignation le suffoquait. Mabrouka, intriguée, sauta de son lit et courut à la fenêtre.

— Non ! non ! cria-t-il en la repoussant.