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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/560

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DIMANCHE

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repos hebdomadaire tout matériel et tout païen, au lieu du repos dominical, et de transformer systématiquement le jour du Seigneur en un jour de pures distractions et de plaisirs. A quoi bon le dimanche, s’il ne doit servir qu’à permettre aux ouvriers de fréquenter les cabarets ? Telle est la plainte que répètent, non sans raison, beaucoup d’hommes pratiques. Cette critique est malheureusement fondée, partout où l’on fait du dimanche un jour de jouissances matérielles exclusives, et il ne sera évidemment pas autre chose si, sous prétexte de neutralité, l’on écarte toute intervention du sentiment religieux. C’est contre ce suprême danger que les catholiques doivent s’élever et se coaliser, parce qu’ils sont les seuls qui songent à la sanctification du dimanche.

Législation étrangère

Allemagne. — La loi allemande du ij juillet 18-8 porte que les patrons ne poiu-ront astreindre les ouvriers au travail les dimanches et fêtes ; sont exceptés de l’application de cette prescription les travaux qui. à raison de la nature de l’industrie, ne comportent ni ajournement, ni interruption.

Angleterre. — Une loi de 1781 punit de peines très rigoureuses toute violation du repos dominical ; cette loi n’a jamais été abrogée, mais un flc^ du 13 août 1876 (Ann. de législ. étr., 1876, p. 9) a donné à la couronne le pouvoir de remettre toute peine encourue en vertu de ladite loi. Mact de 1872, qui réglemente la ventedesliqueursenivrantes(^7 ?7 ;.rfe législ. étr., 1878, p. 45)> pi’escrit la fermeture des locaux dans lesquels sont vendues ces liqueurs, les dimanches, le jour de Noël, et le vendredi saint pendant une partie de la journée. Une motion de lord Dunraven tendant à autoriser l’ouverture des collections nationales le dimanche, souvent présentée, a été constamment repoussée par la Chambre des lords.

Autriche-Hongrie. — L’art. 13 delaloi du 25 mai 1868 (Ann. de législ. étr., 1876, p. 2^1, note), après avoir établi en principe que nul ne peut être tenu de s’abstenir de travail les jours déclarés fériés par une Eglise à laquelle il n’appartient pas, interdit cependant le dimanche pendant les offices tout travail exécuté ]iubliquement. — La loi du 21 juin 188^ (Ann. de législ. étr., 1885, p. 288) interdit le travail le dimanche dans les mines.

Danemark. — La loi du 7 avril 1876 sur le repos jmblic pendant les jours de fête (Ann. de législ. étr., 1877 p. 603) interdit, les jours de fête de l’Eglise nationale, de neuf heures du matin à quatre heures du soir, tous les travaux dans les maisons ou en dehors qii pourraient, par le bruit qu’ils causent ou par la manière dont on les exécute, troubler le repos des jours fériés. La même loi interdit, aux mêmes jours et pendant les mêmes heures, les ventes et achats dans les lieux publics, ainsi que les transports de marchandises, à Copenhague et autres villes marchandes.

Etats-Unis. — Les lois de plusieurs Etats contiennent des prescriptions relatives à l’observation du repos dominical. Nous citerons parmi les plus récentes la loi rendue dans la Louisiane le 21 juin 1886 (Ann. de législ. étr., 1887, p. 786), qui prescrit la fermeture des magasins et débits, sous les seules exceptions qu’elle détermine, sous peine d’une amende de ^5 à 250 dollars et emprisonnement de dix à trente jours (Ann. de législ. étr., 1879, p. lo/J).

Me.rique. — La loi organique du 14 décend)re 1874 sur les réformes constitutionnelles (Ann. de législ. étr., 1875, p. 712) porte, dans son art. 3, que tous les jours qui n’ont pas pour objet exclusif la célébration d’événements purement civils, cessent d’être jours fériés.

Suisse. — La loi fédérale du 23 décembre 1872 (Ann^ de législ. étr., 187^, p. 882) dispose que les employés de chemins de fer devront avoir au moins un dimanche libre sur trois. Mais une loi du 14 février 1878 (ibid., 1879, p. 555) permet de remplacer le dimanche par un jour ouvrable, quand les nécessités du service l’exigent. Les lois de plusieurs cantons astreignent les citoyens à une observation rigoureuse du repos dominical. Dans le canton de Friljourg, un arrêté du conseil d’Etat du 22 octobre 1880 (ibid., 1881, p. 460) interdit de vacpier aux travaux ordinaires des champs, des ateliers, des usines et des fabriques, d’exercer un métier d’une manière ostensible et bru jante, d’ouvrir des magasins, d’étaler, de colporter et transporter des marchandises, les dimanches et fêtes religieuses.

La danse publique et la danse dans les auberges ou leur voisinage immédiat sont également interdites les jours fériés par une loi du 1 1 déceuibre 1882 (z7>/<^., 1 833, p. 785). Une loi du 2Il avril 1 887 (//-’/"rf., 1 888, p. 702) renferme des dispositions analogues pour le canton d’Unterwald. Dans le canton de Saint-Gall, une loi du a5 novembre 188D(ibid., 1886, p. ^74) interdit, les dimanches et jours fériés, tous travaux d’exploitation industrielle, commerciale et agricole. Une ordonnance du 12 janvier 1884 (ibid., 1885, p. 384) interdit, dans le canton de Schwitz, les dimanches et jours fériés, tous les travaux manuels et mécaniques en plein air ou dans des lieux clos, ainsi que la circulation des voitures, l’ouverture des boutiques et magasins, la chasse, la pêche, et les divertissements publics.

Bibliographie. — P. Antonini, Le dimanche, célébration et repos, Paris, 1880 ; Champagny (comte de), Bu d imanche, Paris. 1887 ; MgDupanloup.Z> » f//mflncve, Paris, 1878 ; E.Gauneron, Le repos du dimanche envisagé au point de -ue du bien-être de tous les travailleurs et de la prospérité de Vindustrie, Paris, 1882 ; Mg"" Gaume, Lm profanation du dimanche, considérée an point de vue de la religion, de la société, de la famille, de la liberté, du bien-être, de la dignité humaine et de la santé, Paris, 1870 ; A- Gibon, L.e repos du dimanche et l’industrie, Paris, 1891 ; F. Gibon, La Croisade du dimanche, Paris, 1889 ; Za nécessité sociale du dimanche, Paris, 1891 ; Le dimanche de Vhomme des champs, Paris, 1899 ; /e dimanche de l’ouvrier, Paris, 1910 ; E. Hello, Le jour du Seigneur, Paris, 1871 ; le P. Hyacinthe, Discours : Le dimanche et les classes laborieuses, Paris, 1871 ; A. Jordan, Du repos hebdomadaire, Paris, 1870 ; R. Lavollée, L.e dimanche et les chemins de fer. Paris, 1889 ; Mi ?"" Le Courtier, Le dimanche, Paris, 1850 ; J. Lefort, Etudes sur la moralisation et le bien-être des classes oin’rières, Paris. 1874 ; F. Lescujer, Becherches sur le dimanche, Paris, S. d. ; A. Lombard, L’institution du dimanche dans ses rapports avec la société, Paris, 1869 ; Montalembert (de). De l’observation des dimanches et jours fériés. Rapport sur la proposition de M. d’Olivier, Paris, 1851 (Œuvres, t. III) ; Abbé MuUois, Le dimanche au peuple, Paris, S. d. ; W. de Nordling, L.e repos du dimanche et le service des chemins de fer, Paris, 1890 ; A. d’Olivier, De l’observation du dimanche^ Paris, 1852 ; Me Parisis, L.a sanctification du dimanche, Paris, 1866 ; F. Pérennès, De l’observation du dimanche considérée sous les rapports de l’hygiène publique, ^^ de la morale, des relations de famille et de cité, Paris, 1840 ; De l’institution du dimanche considérée principalement dans ses harmonies avec les besoins de notre époque, Paris, 1844 ! Me^Perraud, La sanctification du dimanche, Paris, 1891 ; P. J. Prou-