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Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 1.djvu/680

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ÉLECTIONS EPISCOPALES

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RAait emprunté ses connaissances sur Dieu aux Hcbreux pendant leur séjour en Egypte. La vérité est en effet que les livres hermétiques doivent à la religion révélée le meilleur de leur doctrine, et que le christianisme n’a subi en rien leur influence, — A consulter : L. MÉNARD, Hermès Trismégiste, traduction complète précédée d’une étude sur l’origine des livres hermétiques, Paris, 1866.

Bibliographie. — A. Erman, Die aegypfisclie Religion, Berlin igoô (traduction française par Vidal, Paris, 190^) ; Ed. Naville, La religion des anciens Egyptiens, Paris, 1906 ; E. Amélineau. La morale égyptienne, quinze siècles avant notre ère. Etude sur le papyrus de Boulaq., n" 4 ; Paris, 1892 ; G. SleindorlT, The Beligion of the ancient Egyp</ « 71s, London, 1905 ; G. Maspero, //is/o/re ancienne des peuples de l’Orient classique, I. Paris, 1896 ; Etudes de Mythologie et d’Archéologie, Paris, 4 Aol., 1898-1900 ; Causeries d’Egypte, Paris, 1907 ; Wiedeman, lîeligion of Egypt (Dict. de Hastings. Extra-volume, 176-197, 190^) ; Die Religion der alten.Egypter, 1890 ; Brugsch, Religion und Mythologie der alten.Egypter, 1888-1890 ; Lanzone, Dizionario di mitologia egizia, Toriiio, 1881-1886 ; W. Budge, The Gods of the Egyplians, or Studies in egyptian mythology. 2 vol., London, 190^ ; The egyptian heaven and hell, 3 vol., London. 190^ ; P. Pierret, Le >< Livre des morts » des anciens Egyptiens, Paris, 1907 ; Le panthéon égyptien. Paris, 1881 ; Le Page Renouf, The egyptian Book of the Dead, London, 190^ ; Ph. Virej-, Religion de l’ancienne Egypte, Paris, 1909.

A. Mallox, s. J.


ÉLECTIONS EPISCOPALES DANS L’ANCIENNE FRANCE. — Aux premiers siècles de l’Eglise, l’élection des évêques appartint au clergé de la ville épiscopale, qui soumettait ensuite son choix au peuple ainsi qu’au métropolitain et aux évêques de la province. L’étude des élections épiscopales dans l’ancienne France sera partagée en plusieurs périodes : I. Période gallo-romaine. — II. Période mérovingienne. — III. Période carolingienne. — IV. Période féodale. — V. Les élections épiscopales aux A7/ « , A7//e et XIV siècles.

I. Période gallo-romaine. —

Pendant la période gallo-romaine, avant les invasions barbares, il était interdit de consacrer un évéque. avant que les clercs n’eussent désigné leur candidat, les principaux citoyens exprimé leur volonté et le peuple marqué son assentiment. La règle canonique émanée de saint Léon le Grand, « Celui qui doit être à la tète de tous les autres doit être l’élu de tous » (P. /., t. LIV, p. 628), était tellement rexpression de ce qui se pratiquait qu’elle passa dans le plus ancien pontifical que nous possédions, le Missale Erancorum. Le principe électif était tempéré par le contrôle du métropolitain ou, à son défaut, de l’un quelconque des évêques de la i)rovince qui, lors de la Aacance d’un siège épiscopal, déléguait à un visiteur les pouvoirs de surveiller les opérations électorales. Un procès-verbal de l’élection était dressé ; c’était le decretuni ou le consensus ; le métropolitain l’examinait, puis procédait au sacre de l’élu, non sans avoir au préalable consulté les assistants qui manifestaient leur approbation par l’acclamation : Dignus est. Les pouvoirs publics n’entravaient en rien la liberté des élections épiscopales ; les seules restrictions qu’ils imposaient consistaient à exclure de la cléricature une certaine classe de citoyens que lEtat retenait jalousement pour gérer les fonctions civiles très oné reuses. Les seules entraves aux élections provenaient de dillicultés intérieures, des factions, des brigues, des fraudes, des tumultes, des passions de la foule. En cas de conflit, d’ailleurs, le droit canonique concédait au métropolitain la faculté de prononcer souverainement en faveur de l’un des élus, lorsqu’il y avait compétition entre ceux-ci.

II. Période mérovingienne. —

La liberté des élections épiscopales disparait a^ ec les rois barbares. L’intrusion royale dans le sanctuaire devient un mal endémique ; les exemples en fourmillent ; les plaintes de l’Eglise et ses décrets conciliaires le déAoilent trop clairement. Tantôt c’est Tordre direct, la volonté expresse du souverain, antérieurement ou contrairement à la désignation populaire ; tantôt c’est l’intercession de la reine, même quand celle-ci est une sainte comme Clotilde ; d’autres fois des personnages trop bien en cour, des femmes trop puissantes sur les cœurs royaux, s’interposent si haljilement et si opportunément qu’ils emportent toutes les résistances ; enfin, par un abus plus criant encore, les clercs achètent à prix d’or le sacerdoce que leur vend la royauté, et les laïques s’emparent de l’cpiscopat. Vainement, M. Vagaxdard (^Les Elections épiscopales sous les Mérovingiens, dans Etudes de critique et d’histoire religieuse, Paris, 1905, p. 123-187) a essayé de montrer ciue l’intervention abusive de la royauté dans les élections épiscopales ne fut pas aussi générale que l’avait prétendu Fustel de Coulaxges (La Monarchie franque, Pai-is, 1888, p. 523-566) et qu’elle fut uniquement le fait de certains rois de l’époque mérovingienne. La lecture des conciles, de Grégoire DE Tours, et surtout de la correspondance de saint Grégoire le Grand, amène à cette conclusion que l’intrusion de la royauté dans les élections épiscopales, la simonie et l’élévation des laïques à l’épiscopat caractérisent malheureusement l’Eglise franque ; cfr. les rectifications apportées à l’étude de M. Vacandard par M. P. Delannoy, dans la Revue d’histoire ecclésiastique, t. Vil (1906), j). 350-354.

Quelle est la responsabilité de l’Eglise dans ce lamentable état de choses ? Si elle reconnut, à bon droit, au roi le pouvoir d’exprimer ses préférences à l’occasion d’élections épiscopales, à lui qui était le premier des électeurs et dont les évêques étaient les coopérateurs naturels et indispensables dans le maniement des affaires de l’Etat, l’Eglise ne cessa pas de protester énergiquement contre les abus, surtout aux conciles d’Orléans (533 et 549), ^^ Clermont (535), de Tours (567), de Paris (vers 558 et en 61 4)- La déchéance et la dégradation furent prononcées contre ceux qui étaient parvenus à la dignité épiscopale par la ruse, les menaces ouïes promesses, ou contre ceux qui utilisaient le patronage des grands et dont l’exécrable ambition n’avait pas hésité à payer avec de l’or leur nomination et leur consécration. L’assemblée de Paris (vers 558) osa même refuser à l’avance de sanctionner les volontés royales qui s’exprimeraient en violation des droits du peuple, enjoignit au métropolitain de ne pas se laisser imposer la consécration d’un favori de la cour et déclara nulle de plein droit l’ordination d’un personnage assez présomptueux pour s’appuyer sur la seule volonté du souverain, et excommunié l’évcque qui accueillerait ce mauvais pasteur.

Si les décisions conciliaires du clergé franc furent impuissantes à déraciner les abus par suite du inau-Aais vouloir de la royauté qui les encourageait, du moins elles aboutirent à un édit de Clotaire II (18 octobre 61 4), reconnaissant le principe électif :

« Au décès d’un évéque, son successeur, qui doit

être ordonné parle métropolitain assisté des évêques