Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/126

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Le chagrin et les larmes de la reine lui donnèrent un triple courage. Il partit bien décidé à vaincre ou à mourir.

Son chien le conduisit de nouveau, tout droit, au pied de l’arbre où étaient enchaînés le malheureux roi et ses deux animaux. Trois cadavres gisaient à terre et servaient de pâture aux corbeaux.

Le pauvre enfant s’agenouilla près de son frère et versa d’abondantes larmes, en priant Dieu avec ferveur de lui donner la force de supporter une pareille épreuve.

Un rire diabolique vint le distraire de son chagrin. Il aperçut, derrière un buisson, la vieille fée, qui ne pouvait maîtriser la joie qu’elle éprouvait en présence de cette scène déchirante.

La douleur fit place à la rage, et, comme un furieux, il s’élança vers la mégère qui, n’ayant pas le temps de lui jeter sa poudre aux yeux, fut traversée d’un coup d’épée, écrasée par le cheval et mise en lambeaux par le chien.

Soudain la terre s’ouvrit pour engloutir les dépouilles de la fée, et un géant d’une