Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/159

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mal renseigné, ne savait plus où il était. La pluie tombait toujours, et la nuit recouvrait déjà la terre de son voile sombre.

Arrivés sur le haut d’un coteau, ils aperçurent, enfin, dans la vallée, une lumière tremblotante et cinq minutes après, ils frappaient à la porte d’une maison de chétive apparence. Un petit vieillard borgne, boiteux, d’une figure hideuse, vint leur ouvrir.

— J’aime mieux être mouillée que de rester ici, dit Annette en se pressant contre sa mère ; cet homme me fait peur !

La pauvre dame, peu rassurée elle-même, mais ne voulant pas continuer sa route par un temps pareil, répondit à sa fille :

« Si cet homme est laid, il n’en est pas moins un honnête homme probablement, et il serait déraisonnable, pour un motif aussi futile, de s’exposer à tomber malade. Sous une grossière enveloppe souvent se cache un noble cœur. »

Annette n’entra qu’avec hésitation.

Un sourire méchant effleurait les lèvres