Elle reprit en se tournant d’un air pincé vers sa nièce :
— Ne craignez rien, je saurai la mettre à la raison si la chose est nécessaire.
— Je ne veux pas, répondit le bossu, imposer ma volonté à Louise, et je ne l’épouserai que de son libre consentement.
— Jésus pauvre ! reprit la vieille, refuser un parti pareil ! Faudrait être innocente pour le moins.
Mais Louise pleurait toujours, au grand désespoir de la tante qui craignait de voir manquer le mariage.
Le bossu s’en alla promettant de revenir le lendemain pour connaître la réponse de la belle Louise, à laquelle il offrit des parures, et des objets de toilette d’un grand prix.
La vieille fut presque jalouse des cadeaux faits à sa nièce ; mais elle s’en consola en songeant que le seigneur du Harda ne pourrait se dispenser de lui en offrir à l’occasion du mariage. Seulement, pour se venger, elle apostropha la pauvre enfant sur la façon dont elle avait accueilli l’amoureux, et la menaça de sa colère si elle ne consentait pas à cette union.