Elles restèrent ensemble tout le jour. Louise fut-elle l’objet de mauvais traitements de la part de sa tante ? Fut-elle séduite par les cadeaux du vieillard ? Toujours est-il que, le lendemain, elle tendit la main à l’affreux petit homme qui comptait plus de soixante hivers.
Il est vrai de dire qu’il lui offrit une bague ornée de diamants, en déposant un baiser sur les doigts en fuseaux de la jeune fille.
La noce se fit presque sans délai. Elle ressembla plus à un enterrement qu’à une fête : les témoins et quelques parents seuls y assistèrent.
Aussitôt la messe terminée, le bossu fit monter la mariée dans sa voiture, tira sa courte révérence aux assistants indignés du procédé, puis il donna des ordres au cocher dont les chevaux partirent au galop.
Le seigneur emmena Louise au fond de ses terres, et la déroba à tous les regards.
Dire que la jeune épouse fut malheureuse en mariage serait une exagération, car son mari satisfit tous ses désirs, tous ses caprices ;