il lui fit venir, de Paris, les robes à la mode, les plus belles parures, les plus beaux atours. Dire cependant qu’elle fut heureuse ne serait pas non plus la vérité, car le bossu, jaloux comme un tigre, lui ravit la liberté : il lui déclara qu’elle ne sortirait jamais des limites de ses propriétés, et qu’elle ne recevrait aucune visite.
Louise en conçut un vif chagrin, car à quoi servent les atours et les parures si l’on ne peut les faire voir ?
Il lui fallut cependant, bon gré, mal gré, en prendre son parti et les années s’écoulèrent sans que son mari et maître songeât à revenir sur sa décision.
Elle finit enfin par s’en consoler en contant ses peines à une jeune fille de son âge, qui lui servait de femme de chambre et lui tenait lieu de société. Cette dernière, joyeuse, folâtre, espiègle, parvenait à dérider sa maîtresse et à lui faire partager sa gaieté et son entrain.
Par un soir d’automne, alors que la châtelaine du Harda était à sa fenêtre, pensive et ennuyée, regardant les feuilles mortes tomber