Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/228

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des arbres, elle fut tout à coup distraite de sa rêverie par une douce musique exécutée sous sa fenêtre.

Les instruments préludèrent d’abord, puis une voix chanta le premier couplet d’une chanson que Louise avait entendue autrefois :


Quand j’ai mon p’tit habit vert,
Je plais à toutes les filles,
Ce n’est pas comm’ l’autre hiver
Que j’étais en guenilles !


Marion la petite servante, qui était accourue près de sa maîtresse, applaudit de toutes ses forces.

Les deux femmes se penchèrent à la fenêtre pour voir quels étaient les musiciens qui leur donnaient une sérénade. Leur étonnement fut grand lorsqu’elles aperçurent deux petits bossus ressemblant trait pour trait au seigneur du Harda.

Marion dit à sa maîtresse : — Si nous les faisions monter pour nous divertir.

— Y songes-tu, folle ! répondit Louise, et si mon mari l’apprenait.

— Ah ! bah ! il vient de sortir à l’instant