Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/230

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vide. Elle l’ouvrit aussitôt et engagea les musiciens à s’y cacher s’ils ne voulaient encourir la colère du seigneur.

Les pauvres diables effrayés s’y précipitèrent et le couvercle se referma sur eux.

Au même instant la porte s’ouvrit, et le seigneur du Harda entra.

Surpris de voir sa femme et la servante parées comme pour une fête, il leur en fit la remarque.

— Ma foi, répondit Louise, avec plus d’aplomb qu’elle n’en avait d’habitude, je croyais avoir le droit de porter les robes que vous m’offrez ; mais puisqu’il en est autrement, vous voudrez bien, désormais, vous abstenir de me faire des cadeaux qui ne doivent pas voir le jour.

— Nous nous amusions cependant bien innocemment, ajouta Marion d’un air hypocrite. Nous dansions, Madame et moi.

— Ne vous fâchez pas, répondit le bossu, en s’adressant à Louise, mon intention n’est pas de gronder, et je vous prie même de continuer la danse commencée.

Voyant qu’elles semblaient attendre son