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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/235

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croyant avoir affaire à un fou, le bonhomme ne l’écoutait point et répétait sans cesse : « Une fois passe ; mais deux, c’est trop ! »

Hélas ! il l’atteignit, et lui asséna un si rude coup de son outil, qu’il lui fendit la tête jusqu’aux épaules. Après cela, il le chargea sur son dos et le porta dans la rivière.

De retour pour la troisième fois, il raconta en riant aux deux femmes ce qui venait de lui arriver avec l’endiablé petit bossu, qu’il avait rencontré, avec ses papiers sous le bras, dans l’avenue du manoir.

Louise et Marion, à ce récit, devinrent pâles comme des mortes et s’affaissèrent sur leurs sièges.

Le bonhomme, qui venait de recevoir son dernier écu, ne s’aperçut de rien, trop pressé qu’il était de boire le nouveau verre d’eau-de-vie qui lui avait été versé. Il partit bientôt, fier de lui, laissant la châtelaine et sa servante dans un grand embarras.

Les jours et les mois s’écoulèrent sans qu’on entendît parler du seigneur du Harda. Louise fit rechercher son mari aux quatre