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Page:Adolphe Orain - Contes du Pays Gallo.djvu/68

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Leur bonheur, pendant les premiers jours, ne fut qu’une longue ivresse. Ils étaient comme de véritables enfants achetant tout ce qu’ils rencontraient et emplissant leur cabane d’objets inutiles. D’autres fois, ils invitaient des voisins à dîner et restaient à table des journées entières.

Les premiers mois se passèrent ainsi ; mais ils se fatiguèrent bientôt de cette existence peu en harmonie avec leur manière de vivre. Le temps leur parut long. Habitués à travailler sans cesse, le désœuvrement amena nécessairement l’ennui, ce vilain conseiller qui souffle à l’oreille de mauvaises pensées.

Ils se rendaient chaque jour à la Roche-aux-Fées, qui était à peu de distance de leur demeure, et souvent Gertrude disait : « Quelles jolies choses ce vase doit contenir ! »

Ou bien : « C’est une singulière idée qu’a eue la fée de nous défendre de regarder dans ce pot. Bien sûr qu’il doit y avoir un secret là-dessous. »

— Chasse donc tes idées, lui disait Jé-