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Page:Adolphe de Coston - Étymologies des noms de lieu de la Drôme.djvu/100

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moins usée que celle de Rhône, dans laquelle l’accent tonique qui est sur la lettre o, comme en sanscrit, indique une contraction. On la retrouve dans le Rhodaune, qui coule à l’est de Dantzig : c’est l’Eridanus (pour ar rodan, le fleuve) qui, d’après Hérodote, se déchargeait dans la mer du Nord ; le Rhotanus, ancien nom du Tavignano (Corse) ; le Rhodius de la Troade, etc. ; dans rhedu, couler, courir, en gal. ; redi, en br. ; rend, en éc. et en irl. ; rudh et roud, rivière, en zend et en pers., etc.

Riaille, Ribeyre, Rieux, Rieusec, les Ribaux, les Rivoux, les Rivoires (ce dernier nom peut dériver aussi de rovoria ou roboria, bois de chênes, ou de roures, robur, en l.) ; Rimon, près de Saillans, qui appartenait aux Grammont, Rimont en 1231[1], synonyme de Rumont, ruisseau de la montagne (rivus montis ou rivi mons) ; (V. Rimandoule, affluent du Roubion, v.o Mirmande, § I) ; ainsi que rial, ribe, rive, ripe, ruisseau, dans l’idiôme vulgaire, sont empruntés au radical sanscrit , couler, qui a de nombreux dérivés. Tels sont rivière (riviéra, en it., ribera, en esp.), de rivus, ruisseau, auquel la terminaison ière donne l’idée de réunion, de multiplicité, comme dans crapaudière, cressonnière, rizière ; ruisseau est un diminutif de rius, en b. l., pour rivus, qui correspond au grec ρεος et ροος, et au sanscrit rayas.

Hauterives, Alta Ripa en 1083[2], 1284 et 1321, doit son nom, dit M. Lacroix (Bull. arch., 1868, p. 285), aux collines élevées qui servent de rives à la Galaure, de Roybon à Saint-Vallier. Ce fief a appartenu aux d’Hauterives (XIIe s.), aux Poysieu (XVe s.) ; aux Saint-Priest, barons de Saint-Chamond (1499), et aux Borel (1596) ; le dernier Borel, marquis d’Hauterives, se ruina et n’eut qu’une fille, ce qui n’empêche pas que son nom n’est pas éteint. Sa terre, dit M. Lacroix, fut acquise en 1783, pour le prix de 148,585 livres, par M. de Châtelard, aujourd’hui représenté par M. Copin de Miribel.

Le substantif ravin (ravoie, ravoir, ravasse, dans le XIV s.)

  1. Gallia Christiana, t. XVI, Preuves, p. 206.
  2. L’abbé Chevalier, Cart. de Saint-André-le-Bas, p. 202.