Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°3.pdf/12

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conserver le timbre de sa lettre pour sa collection ; en dessous du timbre, il y avait écrit : « j’ai essayé de m’évader, on m’a repris et on m’a coupé les deux pieds. »

Tout cela est authentique, que pourrons-nous leur faire pour qu’ils paient toutes ces horreurs, et tant d’autres qu’on ne sait pas encore.

Mercredi 2 décembre

Visite de Mme Zeller pour l’arbre de Noël : arrivée de blessés à l’hôpital militaire, mais pas encore chez nous. Il fait un temps superbe et nous pouvons rester un peu dans le jardin avec nos troupiers.

Deux aéroplanes passent au dessus de nous et vont atterrir au champ d’aviation. Ce sont les premiers depuis des mois. Quelle joie d’en revoir.

Visite du Gal Lecomte ; aucune nouvelle militaire.

Jeudi 3 décembre

Nous allons après déjeuner voir un de nos anciens malades, Demacrel, transporté après une opération, à l’usine Dollfuss. Il fait un temps horrible et nous pataugeons dans la boue. L’usine est splendide mais il y a trop de lits ensemble et le