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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/149

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de glace compacte ; c’est ce qui fait qu’au printemps, après la fonte des neiges, on retrouve ordinairement les blocs de la surface du glacier aussi dégagés de glace qu’ils l’étaient en automne. Si, au contraire, une partie de la neige avait formé une nouvelle couche de glace dans cette partie du glacier, on devrait les trouver plus ou moins enfoncés dans cette glace, comme cela a réellement lieu dans les régions supérieures. La hauteur à laquelle la neige tombée sur les glaciers se transforme en glace n’est point une ligne constante, comme nous l’avons vu au Chap. 3 ; elle varie dans les divers glaciers, et même dans un seul et même glacier, suivant les années. Dans les glaciers qui descendent au midi, et où l’influence des rayons solaires agit d’une manière plus intense, cette ligne est sensiblement plus élevée que dans les glaciers qui débouchent au nord. De même si un hiver a été très-neigeux et que le printemps qui succède offre de fréquentes alternances de chaud et de froid, toute la neige n’aura pas le temps de se fondre sur place ; mais il s’en transformera une partie en glace, qui s’acheminera avec la masse entière du glacier vers la partie inférieure.

Ce qui prouve en outre que les glaciers se forment presque exclusivement dans les hautes régions, c’est-à-dire au-dessus d’un niveau qui ne peut guère être de moins de 7 000 pieds, mais qui souvent est bien plus élevé, c’est que l’on rencontre souvent, à des hauteurs très-considérables, enclavés entre des glaciers,