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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

l’habitante de cette maison, est assise près de la cheminée et vient, en entendant le tapage qui annonce la venue de ses petites-filles, de faire le signe de la croix et de serrer dans sa poche le long rosaire qu’elle égrenait dans sa solitude.

« Bonjour, bonne maman ! s’écrient ensemble les deux enfants en se jetant au cou de la vieille dame, pour laquelle elles semblent avoir une grande affection. Maman a du monde ce soir, elle nous a permis de venir dîner et passer la soirée avec vous.

— Bonjour, chères petites, dit Mme Darwey en embrassant ses petites-filles. Comment va votre mère ? Vous êtes bien aimables de venir me distraire ; mais vous allez peut-être vous ennuyer d’être sages pendant toute une soirée ?

— Oh ! non, bonne maman ! » répondirent les deux petites filles.

« Et puis, ajouta l’aînée d’un air caressant, vous nous conterez une histoire après le dîner, bonne maman ?

— Oui, si vous êtes sages. Veux-tu sonner, Anne-Marie, ajouta Mme Darwey en s’adressant à l’aînée, car Jean oublie d’apporter de la lumière ? »