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LA MADONE DE MAILLERAS

ou de sa sœur lui revenait trop vivement : il voulait arriver à être un bon peintre, et il travaillait pour cela courageusement.

Il lut avec bonheur la lettre de Lizzie, et depuis, chaque mois, il envoyait à son père et à sa sœur une longue épître dans laquelle il leur racontait ses travaux, ses succès, et tout ce qu’il voyait de nouveau dans le centre intelligent où il s’était trouvé transporté. On pense bien que ses lettres faisaient la grande joie des habitants de la petite maison de Mailleras.

M. Lannek avait quelques jeunes gens qui venaient chez lui prendre des leçons de peinture. Jean travaillait ordinairement dans la salle qui leur servait d’atelier. Les premiers jours, ces petits messieurs, qui appartenaient presque tous à des familles riches, et, pour la plupart, nobles, regardèrent dédaigneusement le petit paysan, qui ne s’était pas encore défait de la simplicité campagnarde. Mais, peu à peu, l’aimable caractère de Jean, son intelligence et l’affection particulière que lui témoignait M. Lannek, firent que les autres enfants finirent par le traiter en égal et en ami.

Un seul des élèves continua d’affecter avec