Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
LA MADONE DE MAILLERAS

Il y avait quatre ans que Jean était parti pour Paris sous la protection de M. Lannek, lorsqu’il reçut un jour une lettre datée de Mailleras et signée de Lizzie.


« Mon cher Jean, lui disait-elle, je vais t’apprendre une grande nouvelle ; mais, sois tranquille, rien ne m’empêchera de t’aimer comme par le passé. Je me souviendrai toujours que je t’ai souvent endormi dans mes bras en te chantant les chansons que tu aimais tant, et puis que tu es un bon et brave enfant qui aimes ta sœur Lizzie, et qui ne lui as jamais donné que de la joie. Mais voici ma nouvelle, car je ne te l’ai pas encore annoncée : je me marie ! Tu sais que j’ai près de vingt-quatre ans, il est temps d’y songer, me dit-on ; mais mon père ne reste pas seul, nous habiterons avec lui, et quand tu nous reviendras, rien ne sera changé : tu seras chez nous, et aussi chez le père, comme par le passé. J’épouse François, le second fils du fermier de La Noue, la ferme où Mlle Marie allait si souvent, quand elle était au pays, pour voir de là l’étang des Roseaux. Il viendra habiter avec nous, car la ferme reste à son frère aîné. Tu verras, Jean, que