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Page:Ages (des) - La grand-mère de Gilberte, suivi de La madone de Mailleras, 1878.djvu/45

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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

mains, je lui parlai sans savoir ce que je disais.

« — Ginevra, parle-moi, dis-moi que je ne t’ai pas tuée ! Dis-moi que tu me pardonnes ! Oh ! jamais ! jamais je ne me mettrai plus en colère, je te le promets ! »

« Ginevra me souriait, elle paraissait mieux ; mais elle semblait ne pas comprendre ce que je lui disais.

« — Mais non, Marguerite, mais non, tu vois bien que tu ne m’as pas tuée, puisque je te parle. J’avais eu tort de m’entêter, » ajoutait-elle, voulant ne pas me trouver si coupable.

« Le médecin, qui venait presque chaque jour voir ma mère, vint justement peu d’heures après la chute de Ginevra. Il prescrivit quelques compresses ; mais il parla longuement tout bas à la bonne qui soignait ma sœur, et qui était depuis longtemps dans la maison. Cela m’inquiéta, et les paroles qu’avait prononcées cette bonne au moment de l’accident me revinrent en mémoire d’une manière terrible. On épargna à ma mère le récit de la scène qui venait d’avoir lieu, et, comme elle était très-souffrante, on lui dit seulement, quand