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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

la piété. Désormais je te traiterai en personne sérieuse. Tu prieras pour nous tous demain, ma chère Gilberte, et particulièrement pour ta pauvre grand’mère, qui bénit Dieu de lui avoir donné comme consolation dans sa vieillesse deux chères petites-filles bonnes comme ta sœur et toi. »

Puis, prenant sur la table les deux petits paquets qui y étaient déposés :

« Voici, lui dit-elle, mes souvenirs de première communion : un livre de prières et un chapelet ; ne manque pas de le dire souvent, ma chère enfant, et en le disant réserves-en quelques Ave Maria pour ta grand’mère. »

Gilberte le promit ; elle embrassa sa grand’mère, admira son livre et son beau chapelet ; puis, suivant la recommandation de sa mère, qui voulait que rien ne pût nuire au recueillement de l’enfant, elle dit adieu à Mme Darwey et retourna chez elle, où elle s’endormit tranquillement dans la paix et dans la joie. Le lendemain, elle fut si heureuse, qu’elle disait le soir à sa sœur et à sa mère :

« Je voudrais que ce fût tous les jours ma première communion. »