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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

Gilberte, à partir de ce moment-là, devint de plus en plus douce, grâce aux efforts qu’elle fit avec un nouveau zèle ; pourtant sa vertu naissante fut mise à de rudes épreuves pendant quelque temps. Sa mère avait invité une de ses cousines à venir avec ses enfants passer quelques semaines chez elle. Cette dame avait deux garçons et une petite fille, tous plus capricieux et plus mal élevés les uns que les autres. L’aîné, heureusement pour Gilberte, avait la passion des chiens et des chevaux : de sorte qu’il passait presque toutes ses journées du côté des écuries, où il recevait du cocher un genre d’éducation qui, sans doute, ne perfectionnait pas beaucoup celle que lui donnait sa mère ; mais du moins cela débarrassait ses cousines de sa présence, qu’il avait su rendre insupportable. Il restait les deux petits, dont Gilberte, plus jeune que sa sœur, avait été plus particulièrement chargée. Elle s’exténuait à chercher un moyen de les amuser ; mais, comme presque toujours, chacun voulait jouer à un jeu différent, et il était excessivement difficile de les mettre d’accord.

Si c’eût été quelques années auparavant,