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LA GRAND’MÈRE DE GILBERTE

compagner ses cousines dans le « taudis » où elles allaient. C’était l’expression du méchant enfant, habitué à traiter dédaigneusement tout ce qui lui semblait au-dessous de lui.

Le matin, Armelle avait eu une longue conversation avec Gilberte, et celle-ci lui avait appris la manière de réparer sa faute envers Petit-Pierre.

Elles arrivèrent à une chambre propre, mais si pauvre qu’Armelle tournait la tête de tous côtés pour trouver une chaise et s’asseoir. Il n’y en avait que trois, et sur l’une d’elles était la malade, une pauvre femme exténuée par la souffrance et par le travail. Enfin Armelle découvrit un coffre dans un coin de la chambre, et Gilberte et elle prirent place dessus. Elle regardait et écoutait avec étonnement la bonne Mme Darwey et ses cousines qui causaient amicalement avec la pauvre femme, qui s’enquéraient de tous ses besoins, de ses souffrances, avec autant de soin et d’affection que si c’eût été leur égale. Pendant qu’elles étaient là, Petit-Pierre rentra, apportant, de la part des bonnes sœurs, un petit dîner fourni par une âme charitable ; sa figure s’illumina en