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Moult suy de bonne heure née,
Quant je suis si bien amée

De mon doulz ami,
Qu’il ha toute amour guerpi
Et son cuer à toute vée

Pour l’amour de mi.

Si que bonne amour graci

Cent mille fois, qui
M’a si très bien assenée
Que j’aim la fleur et le tri

De ce monde ci,
Sans part et sans déceurée,
Pour sa bonne renommée,
Qu’est cent fois de tout loée

Plus que ne le di,
Qui mon cuer ha. si ravi
Qu’onques mais énamourée

Dame ne fu si.

Moult suy… etc.

Nos cuers en joie norri,
Sont si, que soussi
Ne riens que nous désagrée
N’avons, pour ce qu’assevi

Sommes de mercy,
Qu’est soufïîsance eppelée.
Un délir, une pensée,
Un cuer, une ame est entée
En nous : et aussi