Page:Agnès de Navarre-Champagne - Poésies, 1856.djvu/79

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Et sagement me tenray

Sans faire folie.
Ainsi ferai leur déport
Muer en grand desconfort.

Et si ay de m’aie
Bonne volenté et lie
Et loyauté dont garnie

Suy jusqu’à la mort.

Le mesdisans… etc.

Ainsi me déporteray

De tout ce que dire orray ;

N’en merancolie
Jà mon cuer ne metteray,
Pour ce que pure me say

De leur tricherie.
Me cuer ? qui est de bon port,
Ne doit douter leur raport,

Plein de félonnie.
N’onques en jour de ma vie
Ma pensée en vilennie

Ne prist son ressort.

Le mesdisans… etc.

Pour ce de rien ne m’esmay,
Qu’en loyauté fiance ay,

Et quoy que nulz die,
Tant com mon devoir feray,
Leur parler ne doubteray,

Qui pas ne deffie
Et en derrier point et mort ^
Mais quant leur jengle plus fort

Seur moy se deslie,