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Charonne. La sentence ordonna en outre que les chairs de cette truie seraient coupées et jetées aux chiens ; que le propriétaire et sa femme feraient le pèlerinage de Notre-Dame de Pontoise, où étant le jour de la Pentecôte, ils crieraient : Merci ! de quoi ils rapportèrent un certificat[1].

18 avril 1499. — Sentence qui condamne un porc à être pendu, à Sèves, près Chartres, pour avoir donné la mort à un jeune enfant[2].

Année 1540. — Pourceau pendu à Brochon, en Bourgogne, pour un fait semblable, suivant sentence rendue en la justice des chartreux de Dijon[3].

20 mai 1572. — Sentence du maire et des échevins de Nancy qui condamne un porc à être étranglé et pendu pour avoir dévoré un enfant à Moyen-Moutier[4].

Les jugements et arrêts en cette matière étaient mûrement délibérés et gravement prononcés ; voyez ce

  1. Carlier, Histoire du duché de Valois, t. II, p. 207.
  2. Mémoires de la société des antiquaires de France, t. VIII, p. 443.
  3. Courtépée, Description du duché de Bourgogne, t. II, p 170.
  4. Lionnois, Histoire de Nancy, t. II, p. 373 et suiv. Nancy, 1811. L’auteur rapporte en entier le procès-verbal de la remise du porc. On y lit entre autres détails que le porc a été prins et mis en prison ; que cet animal, lié d’une corde, a été conduit près d’une croix au delà du cimetière ; que de toute ancienneté, la justice du seigneur (l’abbé de Moyen-Moutier) a coutume de délivrer au prévôt de Saint-Diez, près de cette croix, les condamnés tous nus, pour en faire faire l’exécution et ad cause que le dict porc est une beste brute, les Maire et Justice le delibvrent en ce dict lieu et laissent le dict porc lié d’icelle corde de grace speciale et sans préjudice du droit qui appartient au seigneur de délivrer les criminels tous nus.