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DE LA RÉVOLUTION DE 1848.

On se réjouissait donc aux Tuileries sans la moindre arrière-pensée. Jamais on n’avait eu si fort sujet de s’applaudir. On estimait que, grâce à la fermeté et à l’habileté d’une politique supérieure, tout était fini ; on se rendait avec modestie les félicitations et les louanges.

    il n’en était pas de même dans les faubourgs. L’attitude, la physionomie, le morne silence des ouvriers qui lisaient les affiches, sous les yeux des sergents de ville, trahissaient l’ardeur concentrée d’une indignation et d’une haine profondes. Les ouvriers chargés de dresser les tables destinées au banquet, n’ayant point été prévenus, travaillèrent aux flambeaux jusqu’à une heure du matin.