Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/132

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les sources de la vie, ce furent ses vices précoces, son ambition, sa vanité inquiète qui le jetèrent dans des entreprises trop grandes pour la faiblesse de son jugement. On dit que le violent dépit qu’il ressentit en apprenant qu’une fête annuelle venait d’être ordonnée, par le magistrat d’Anvers, pour célébrer l’expulsion des Français, lui porta le dernier coup. La nouvelle de sa mort mit fin à toutes les incertitudes. Les états de Hollande et de Zéelande, où l’esprit patriotique avait de tout temps répugné à toute immixtion étrangère, voyant que les autres provinces, toujours lentes à délibérer, hésitaient à pourvoir aux moyens de défense, prirent encore une fois l’initiative : ils nommèrent un conseil d’État séparé, pour la prompte expédition des affaires, et décidèrent de transférer enfin, définitivement et solennellement, au prince d’Orange la souveraineté : on résolut de proclamer Guillaume comte de Hollande.

Nous avons vu que, dès le commencement de la guerre, cette transmission de la souveraineté au prince d’Orange était au fond le vœu de la Hollande. Pendant les négociations avec le duc d’Anjou, les états avaient recommencé à délibérer sur cette mesure, et, le 26 mars 1583, ils avaient signé un acte secret, par lequel ils s’engageaient à déférer le gouvernement au prince d’Orange, sous le titre qui lui plairait davantage, se réservant de statuer sur les conditions spéciales de cette souveraineté quand toutes les autres provinces l’au-