Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/133

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raient reconnue. Les pourparlers avaient été longs et délicats. Les principales villes, dans la Zéelande surtout, où dominait l’opinion purement municipale et le calvinisme rigide, se montraient récalcitrantes. Tout en professant un profond respect pour Guillaume, elles ne cachaient pas leur répugnance à se donner un nouveau maître. Amsterdam, consultée par le prince, lui conseillait, avec une franchise toute républicaine, de ne point accepter un titre inutile. Gouda, Goës et Veere soutenaient qu’un tel acte serait contraire aux principes de l’Union. Mais les partisans de la maison de Nassau, très-nombreux et très-influents, agissaient sans relâche ; l’ordre de la noblesse était très-actif ; Sainte-Aldegonde et deux autres députés parcouraient les villes pour provoquer des actes d’adhésion le peuple se prononçait fortement pour eux ; à Utrecht, un mouvement populaire eut lieu contre les états qui ne voulaient reconnaître l’autorité du prince qu’à certaines conditions restrictives. Peu à peu, la résistance faiblit, les villes se laissèrent gagner ; bientôt Amsterdam et Gouda furent seules à persister dans leur refus ; les états se sentirent assez forts pour leur signifier qu’on n’en tiendrait pas compte et qu’on passerait outre. Déjà il était question d’un banquet public donné aux citoyens par les amis du prince d’Orange, et qui devait servir d’occasion pour proclamer son élection ; des médailles étaient frappées pour l’annoncer au peuple. Il était arrêté qu’on lui prêterait serment et qu’on le reconnaîtrait comme comte