Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/159

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terie de la marine anglaise. L’envoyé du roi de France excitait habilement ces jalousies. Il allait de ville en ville et s’efforçait d’y gagner des voix à l’opinion française. Henri III, à qui le duc d’Anjou avait légué par testament tous ses droits sur les Pays-Bas, et qui voulait, à de meilleures conditions que son frère, obtenir non-seulement le protectorat, mais la souveraineté des Provinces-Unies, y compris la Hollande et la Zéelande, donnait de grandes espérances. Il s’engageait à maintenir la religion réformée dans l’état actuel, « à favoriser l’illustre maison d’Orange qui avait si bien mérité de la patrie ; » seulement il exigeait, avant d’envoyer aux États en détresse les six ou sept mille hommes qu’on lui demandait, la remise d’un grand nombre de places de sûreté. Les États-Généraux délibérèrent longtemps sur toutes ces choses. Les députés de la Flandre, du Brabant et de Malines poussaient à l’alliance française. A la veille de succomber et de retomber sous la main de fer du roi d’Espagne, ils étaient prêts à céder au roi de France toute l’autorité de leurs anciens princes, et ne demandaient en retour que la liberté de conscience. Mais les députés d’Utrecht et de Gueldre se refusaient absolument à traiter avec Henri III. Over-Yssel était inébranlable dans ses refus. Ceux de Frise ne voulaient se prononcer qu’après tous les autres. Les députations de la Hollande et de la Zéelande se signalaient entre toutes par l’énergie de leur opposition. Dans ces deux provinces, la question, portée aux États provinciaux,