Page:Agoult - Histoire des commencements de la république des Pays-Bas - 1581-1625.djvu/18

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fameuses par leur bravoure, par l’habileté de leurs archers, par leurs cavaliers intrépides et par le bel ordre de leur infanterie, figurent partout au premier rang sous les aigles romaines.

A la mort de Caligula, ce sont les cohortes bataves qui proclament Claude empereur. Dans les guerres civiles, elles prennent parti pour Galba contre Néron les troupes avec lesquelles Vitellius entre dans Rome sont composées de Gaulois et de Bataves. Bientôt l’ascendant de ces cohortes dans les armées impériales les rend superbes. Elles se vantaient de tenir dans leurs mains le sort de la guerre. Les légions les voyaient d’un œil jaloux les empereurs craignaient que de l’arrogance elles ne passassent à la rébellion. Des mutineries éclatent en effet à diverses reprises les séditions se multiplient, et parfois les chefs des Frisons, des Chauques, des Caninéfates, l’emportent sur les propréteurs. L’orgueil impatient de ces barbares ne pouvait souffrir les lenteurs de la jurisprudence romaine introduite dans les camps. Sous Vitellius, un soulèvement terrible, dont Tacite nous retrace l’histoire et qui rend immortel le nom de Civilis, est bien près de renverser la puissance romaine. De nouvelles levées ordonnées par l’empereur sont l’occasion de cette sédition. Les levées se faisaient d’une façon inique. On recrutait les vieillards afin qu’ils se rachetassent à prix d’argent ; on prenait les enfants pour les prostituer à Rome. Depuis longtemps aussi l’avarice des employés romains